C’est en 2016 que les britanniques ont pris une décision qui allait bouleverser la vie politique de leur pays et celle de toute l’Union Européenne : ils ont voté majoritairement en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Après ce référendum, s’en sont suivis d’innombrables rebondissements qui tournent autour de l’accord de sortie négocié entre le gouvernement britannique et l’UE. Le dernier en date a eu lieu ce week-end, lorsque les députés britanniques de la Chambre des Communes ont refusé de donner leur approbation concernant le dernier accord trouvé le 17 octobre 2019 entre Boris Johnson, actuel premier ministre britannique, et la Commission Européenne. La manipulation des députés britanniques a poussé le gouvernement a demander un nouveau report de date de sortie à la Commission Européenne. Préalablement fixée au 31 octobre 2019, la nouvelle date de sortie a été négociée au 31 janvier 2020.
Pour que l’accord de sortie soit valable il faut qu’il remplisse au moins deux conditions principales : être négocié entre l’UE et la Grande-Bretagne et obtenir la majorité à la Chambre des Communes. Si plusieurs accords ont bien été négociés, aucun n’a reçu l’approbation des députés britanniques ce qui a entraîné déjà plusieurs reports de date de sortie.
Avec ce refus de vote des députés britanniques, il faut s’attendre au pire. Au mieux, un nouveau report de la date de sortie, au pire un Brexit sans accord “no deal” programmé à la fin du mois.
Vous prévoyez de voyager au Royaume-Uni après le Brexit ?
Sachez qu’en cas de Brexit sans accord (“no deal”), dans la nuit du 31 janvier au 1er février, le Royaume-Uni deviendra un pays tiers auquel la législation européenne cessera de s’appliquer. Ses frontières avec l’UE seront rétablies. Dans ce cas de figure, certaines règles pourront changer pour les voyageurs européens même si les conditions d’entrée en Angleterre, en Écosse, en Irlande du Nord et au Pays de Galles resteront inchangées jusqu’au 31 décembre 2020, date prévue de la fin de la période de transition du Brexit.
Ce qu’il faut savoir sur le Brexit
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Brexit avec accord – Deal
Si le Royaume-Uni sort de l’UE avec un accord de sortie, une période de transition, prévue jusqu’à 2021, permettrait aux Européens et Britanniques de bénéficier de la libre circulation, comme c’est le cas maintenant. À partir de 2021, de nouvelles conditions d’entrée sur le territoire britannique pourront être mises en place.
Pour le moment, il n’y a aucune certitude sur ces nouvelles conditions même si plusieurs rumeurs parlent de la possibilité de devoir détenir un visa pour entrer sur le sol britannique après 2021.
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Brexit sans accord – No Deal
Dans ce cas de figure, les choses se compliquent. La libre circulation sera abolie et les voyageurs seront soumis à des contrôles plus poussés dès la date actuelle prévue pour le Brexit : 31 janvier 2020 à minuit.
Même sans accord, les ressortissants européens pourront circuler sans visa pour des séjours d’une durée maximale de trois mois. Seul un document d’identité valable sera nécessaire pour passer la frontière.
Une fois sur place, les voyageurs pourront toujours conduire avec leur permis de conduire européen et ce même en cas de « No Deal ».
Attention, là encore, les règles risquent de se durcir à partir de la fin de la période de transition, en 2021.
Quelles conséquences du brexit pour les touristes européens ?
Depuis quelques mois, nous entendons tout et son contraire concernant le Brexit et ses possibles conséquences. Même si les agences de voyage se montrent sereines et assurent que le Brexit représente un avantage pour les touristes européens, le flou dans lequel se déroule les négociations de l’accord de sortie inquiète bien nombre de voyageurs. Pourtant une chose est sûre : les conditions d’entrée sur le territoire britannique resteront inchangées pour les ressortissants européens jusqu’á décembre 2020 (fin de la période de transition).
Pour le moment, les autorités britanniques tentent de rassurer même s’il existe encore de grandes incertitudes quant aux restrictions qui s’appliqueront aux touristes européens et extra-européens.
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Dévaluation de la livre sterling
D’un point de vue économique, la dévaluation de la livre est un fait et même un argument de vente pour certaines entreprises anglaises et agences de voyages en tout genre. C’est le cas de la compagnie ferroviaire Bitany Ferries, qui affichait sur son site “Taux de change très intéressant c’est le moment d’aller en Grande-Bretagne !”. La dévaluation de la livre est un avantage pour les voyageurs européens qui voient leur pouvoir d’achat augmenter sur le sol britannique. La monnaie britannique a perdu 13% de sa valeur depuis le référendum sur le Brexit en juin 2016. Certaines destinations sont plus accessibles aux voyageurs comme l’Ecosse, destination réputée plus chère que l’Angleterre.
Selon certains experts, en cas de Brexit sans accord, la livre sterling pourrait s’effondrer, du moins continuer de perdre en valeur, rendant le Royaume-Uni encore plus avantageux financièrement.
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Droit d’entrée
Avec ou sans accord, après le Brexit, les conditions d’entrées sur le territoire britannique resteront inchangées jusqu’à la fin de la période de transition : 31 décembre 2020.
Petite exception, en cas de “no deal” seuls les passeports européens pourraient être acceptés (les cartes d’identité ne seront plus valables pour pouvoir rentrer).
Dans les deux cas de figure, avec ou sans deal, il n’est pas prévu de visa pour les séjours de moins de trois mois. Si vous prévoyez un séjour de plus de 3 mois, il faudra effectuer une demande de Visa auprès de l’ambassade britannique.
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Santé
Sans accord, les règles européennes de coordination au niveau du système de santé cesseront. Le droit national s’appliquera. Il sera donc nécessaire de souscrire à une assurance voyage avec assistance médicale et rapatriement sanitaire, au minimum, pour être couvert pendant votre séjour.
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Permis de conduire
Le gouvernement britannique a précisé qu’après le Brexit, avec ou sans accord, les dispositions prises pour les détenteurs d’un permis de conduire européen en visite ou résidant au Royaume-Uni ne changeraient pas. Dans tous les cas de figure, vous pourrez donc conduire sur le sol britannique avec votre permis suisse.
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Sur le sol britannique
Lorsque vous arriverez sur le territoire britannique, vous ne pourrez plus payer ou retirer de l’argent directement avec votre carte bancaire sous peine de devoir payer des commissions de transactions exorbitantes.
En effet, actuellement, à l’intérieur de l’Union Européenne, il n’y a pas de commission prélevée par les instituts bancaires au titre du caractère international de la transaction. Après le Brexit ce ne sera évidemment plus le cas. Vous devrez échanger votre monnaie avec la Livre Sterling et vous aurez à payer les commissions de change (comme c’est le cas actuellement pour les pays hors de l’UE).
Le Trésor public britannique indique également que le coût et le délai de paiement et transfert d’argent pourront augmenter.
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Vols et trafic aérien
Les compagnies aériennes britanniques ont tout à perdre avec le Brexit et verront certains de leurs droits disparaitre. Les compagnies britanniques, dont EasyJet très prisée en Europe, ne pourront plus effectuer de vols entre deux pays européens, comme c’est le cas aujourd’hui (Suisse-Espagne par exemple) et ne pourront plus détenir que 49% du capital d’une compagnie aérienne européenne.
Une fois le Brexit acté, les compagnies aériennes low-cost comme EasyJet, Ryanair ou encore German Wings ne bénéficieront plus des accords passés avec l’UE. Elles devront renégocier des accords de service aérien au sein de l’espace européen et britannique. Cette nouvelle négociation devrait entraîner une augmentation du prix des billets.
Carolyn McCall, patronne d’EasyJet, rappelle que l’Europe a permis la démocratisation du trafic aérien et l’avènement des compagnies low-cost.
La Commission Européenne a confirmé que les vols entre la Grande-Bretagne et le reste de l’Europe pourraient continuer comme auparavant. Néanmoins, selon certains experts, une baisse des vols, entre les pays de l’Union Européenne et le Royaume-Uni, est à prévoir ainsi qu’une légère augmentation du prix des billets. Des files d’attentes plus longues à la douane sont également á prévoir.
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