Le coronavirus a fait couler beaucoup d’encre depuis son apparition à Wuhan, capitale de la région de Hubei, à l’est de la Chine, le 31 décembre 2019.
Alors que la psychose collective gagne du terrain, le bilan s’alourdit de jour en jour. Le coronavirus a déjà fait 170 morts pour 7 783 personnes contaminées. Pire encore, le virus a bel est bien dépassé les frontières chinoises et est même arrivé en Europe avec plusieurs cas confirmés en France et en Allemagne.
Le monde entier est inquiet. Les gouvernements craignent la propagation du virus soit une crise sanitaire mondiale alors que les professionnels du tourisme déplorent déjà les pertes sur leur chiffre d’affaire.
Dans l’optique d’enrayer l’épidémie, la Chine a pris des mesures drastiques, parfois contestées, concernant la circulation de ses habitants et plusieurs autres pays déconseillent formellement tout voyage non-essentiel dans l’Empire du milieu.
Mise en quarantaine, fermeture des frontières, interdiction de voyager, contrôles poussés des passagers… Le secteur du tourisme se prépare à subir les conséquences de cette épidémie. Quand est-il des voyageurs ? À quels bouleversements doivent-ils se préparer ?
Qu’est-ce que le Coronavirus ?
Les coronavirus, ou « virus à couronne » en latin, tirent leur nom de la forme de la capsule qui englobe leur matériel génétique. Vue au microscope, cette capsule lui donne l’apparence d’une couronne.
Baptisé 2019-nCoV, le nouveau coronavirus appartient à la même famille qu’un autre virus ayant déjà fait des ravages en Chine : Le SRAS. Les deux virus ont 80 % de similitudes sur le plan génétiques. Cependant, le coronavirus est moins mortel que le SRAS, mais bien plus transmissible.
Pour rappel, le SRAS avait fait 800 morts entre 2002 et 2003.
La nouvelle souche du coronavirus est une pneumonie virale qui a la particularité d’être contagieuse durant sa période d’incubation, pouvant aller jusqu’à deux semaines. Cela signifie que le virus est transmissible avant même que les premiers symptômes de la maladie n’apparaissent, ce qui en fait un virus très contagieux. Une personne peut en contaminer une autre alors que cette même personne n’a pas conscience d’être contaminée.
Les symptômes du coronavirus vont de la toux et de la fièvre, à une pneumonie sévère pouvant engendrer la mort.
À ce stade de l’épidémie, personne ne peut dire quand elle sera complètement maîtrisée. Les États-Unis sont déjà en train de chercher un vaccin. Ce sont les chercheurs des Instituts nationaux de santé américaine (NIH) qui sont sur le coup. Il faudra compter néanmoins plusieurs mois avant d’obtenir des premiers résultats.
Un test fiable de dépistage de l’épidémie vient d’être mis au point en Allemagne permettant de détecter plus rapidement les personnes contaminées et pouvoir effectuer des contrôles plus poussés dans les aéroports et les frontières.
Quelles mesures sont prises par la Chine ?
Pour faire face à cette épidémie de grande ampleur qui fait trembler le monde entier, la Chine doit prendre des mesures drastiques pour endiguer sa propagation.
La Chine a demandé à sa population de reporter leur voyage non-essentiel à l’étranger. Une décision qui met en difficulté le secteur touristique de nombreux pays qui comptaient sur les vacances du nouvel an chinois, les plus longues pour les Chinois.
De plus, Pékin a suspendu lundi les voyages de groupes, qui représentent 25 % des voyages chinois.
La ville de Wuhan, épicentre de l’épidémie, et sa région, Hubei, ont été mis en quarantaine depuis dimanche. En tout, plus de 52 millions de personnes se retrouvent coupées du monde et doivent rester cantonnées chez eux. L’aéroport de Wuhan est fermé jusqu’à nouvel ordre et les accès routiers complètement bloqués.
Enfin, la période de congé à l’occasion du Nouvel an chinois qui devait durer jusqu’au 30 janvier, a été prolongée jusqu’au 2 février afin de limiter les mouvements de population.
Quelles conséquences pour le tourisme mondial ?
À ce jour, l’OMS (organisation mondiale de la santé) n’émet pas de restriction à voyager même si plusieurs pays appellent à limiter voire éviter tout voyage en Chine continentale, ou du moins à Wuhan et sa région.
C’est le cas de l’Allemagne, des États-Unis ou encore de l’Angleterre, qui déconseillent formellement tout voyage non-essentiel dans le pays.
La Mongolie, quand à elle, a d’ores et déjà, fermé ses frontières.
Du côté du secteur aérien, les compagnies aériennes sont déjà impactées par les restrictions de circulation. La compagnie aérienne Swiss déplore d’ailleurs un nombre d’annulations au-dessus de la normale. « Nous enregistrons un nombre supérieur d’annulations en lien avec le coronavirus » a déclaré le porte-parole de la compagnie.
D’autres compagnies, comme British Airways, sur recommandations du ministère des Affaires étrangère britanniques, a pris des mesures drastiques : une suspension immédiate de tous ses vols vers et en provenance de la Chine continentale. Air France a également suspendu tous ses vols de et vers Wuhan jusqu’au 29 février par « mesures de sécurité ». D’autres compagnies aériennes ont suivi le pas comme Air Austral ou encore Lion Air.
Des mesures commerciales et exceptionnelles sont mises en place pour le remboursement de billet d’avion et de réservation de voyage en général.
Et le tourisme suisse ?
Le nombre de touristes chinois à l’étranger n’a cessé d’augmenter ces dernières années et les répercussions des mesures prises par Pékin se font déjà sentir dans les pays où les dépenses des touristes chinois sont un moteur économique crucial.
Même si la Suisse n’est pas une destination très populaire pour les Chinois en hiver, le secteur du tourisme suisse pourrait également subir les conséquences du coronavirus. D’ailleurs, les spécialistes prévoient une chute de 50 % de touristes chinois. Suisse Tourisme prévoit également une diminution de 30 % à 50 % du nombre de visiteurs de l’Empire du milieu et 70 000 à 100 000 nuitées par mois en moins, par rapport au chiffre de 2018 pour la même période.
De plus, les touristes chinois sont plus dépensiers en moyenne et ont un goût prononcé pour le luxe. C’est toute une industrie qui se voit déjà impactée.
Je dois voyager en Chine
Si vous devez vous rendre en Chine ou dans une zone touchée par le virus, des mesures d’hygiènes sont à prendre pour votre propre sécurité et celle des autres.
L’Office Fédéral de la santé publique (OFSP) vous donne, sur sa page dédiée, les dernières informations sur l’épidémie et des recommandations aux voyageurs.
Nos conseils
- Éviter tout contact avec des animaux, vivants ou morts ;
- Éviter de se rendre sur les marchés où sont vendus des animaux vivants ou morts
- Éviter tout contact avec des personnes souffrant d’infection respiratoire aiguë
- Ne pas manger de la viande crue ou peu cuite
- Se laver régulièrement les mains
- Utiliser des mouchoirs jetables